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Paroles de campagne

Publié le 22/03/2021

Rencontre avec Valérie Guillaume, secrétaire régionale en charge des TPE, Jean-Patrick et Cédric, militants engagés dans la campagne TPE.

Trait d'Union : Initialement prévues fin 2020, les élections professionnelles dans les TPE ont été par deux fois repoussées, du fait de la crise sanitaire et se tiendront finalement du 22 mars au 6 avril 2021. Entre reports successifs, mesures sanitaires restrictives, conséquences de la crise aussi sur l’emploi, le travail, comment faire campagne ?

Valérie Guillaume : En premier lieu, nous avons tiré les enseignements du scrutin de 2016 : dans les territoires, les militants ayant participé à la précédente campagne avaient été profondément déçus du faible taux de participation et des résultats au regard de l’investissement, des nombreuses tournées réalisées. Lancée en 2020, la campagne s’est articulée autour de métiers ciblés par territoire suite à un travail de concertation avec les fédérations et les syndicats concernés. « Faire moins mais mieux » fut notre leitmotiv. Bien sûr, les contraintes liées à la pandémie ne nous ont pas facilité la tâche, sans parler des ressources militantes mobilisées par ailleurs pour apporter l’aide et l’appui nécessaires aux adhérents directement impactés par les conséquences de la crise. Malgré tout, nous avons saisi les opportunités qui se présentaient pour aller à la rencontre des salariés des TPE : à cet égard l’opération « réponses à emporter » du mois de septembre dernier a permis de rebooster les équipes militantes, d’autant plus que les salariés leur ont réservé très souvent un bon accueil.

Jean-Patrick : En effet, nous avons dû plusieurs fois réajuster notre plan de campagne. Des actions de proximité ont été conduites avec succès. Je peux citer par exemple les tournées en stations comme à Bourg d’Oisans ou l’Alpes d’Huez. Certes le climat était morose, vu le contexte, mais l’accueil chaleureux. On sent bien que ces salariés sont loin des organisations syndicales, ignorent à peu près tout de leurs droits en revanche, pour peu qu’on les écoute, qu’on prenne en compte leurs difficultés, ils sont sensibles à notre démarche.

Dans mon champ professionnel, nous avions ciblé en premier lieu les assistantes maternelles : les militants retraités sont très actifs et impliqués sur le territoire de l’Isère, et sur Grenoble, par exemple, nous avions imaginé de sensibiliser les assistantes maternelles via le réseau des militants retraités qui vont chercher leurs petits-enfants à la sortie des écoles. Malheureusement, les restrictions sanitaires, la nécessité de prendre soin de nos vaillants militants nous ont conduit à mener des actions de communication plus traditionnelles : nous investissons les panneaux électoraux disposés souvent près des écoles pour conduire une campagne d’affichage ciblée.

 

TU : La CFDT a choisi d’incarner cette campagne avec les adhérent.es qui se sont porté.es volontaires pour être l’image de notre organisation syndicale en région. Qui sont-elles, qui sont-ils ? 

VG : La recherche de candidat.es n’a pas été simple, et nous remercions celles et ceux qui ont accepté d’être le visage de la CFDT en région. Être candidat.e à une élection professionnelle, c’est toujours un acte engageant : à l’issue des élections, nous devrons désigner des mandaté.es au sein des Commissions Paritaires Régionales, soutenir et accompagner nos représentant.es car lorsqu’on est salarié.e d’une TPE, il est aussi difficile d’exercer son mandat malgré les dispositions légales, lesquelles méritent clairement d’évoluer car ce n’est pas facile de s’absenter de son travail pour siéger, préparer les réunions… Ces instances sont encore nouvelles et malgré nos efforts on constate que bon nombre de salarié.es y compris nos adhérent.es méconnaissent leur rôle et leur action.

TU : Comment tisser du lien avec ces adhérent.es qui sont souvent issu.es de différents champs professionnels, et parfois isolé.es ?

Cédric : En premier lieu, il nous a fallu les identifier ! Responsable de développement au sein de mon syndicat, je sais que la mise à jour du fichier Gasel est la clé du succès ! Nous avons donc écrit à l’ensemble des adhérent.es pour procéder à une mise à jour de leur situation professionnelle : certain.es ont été sans doute un peu surpris malgré les explications accompagnant la démarche, mais au final ce fut positif et bien compris !

VG : Du niveau régional, nous avons décidé, après accord du bureau régional, de porter une attention particulière à nos adhérent.es : dès la fin du confinement, nous les avons questionné.es afin de recueillir leur vécu professionnel et leurs revendications par le biais d’une enquête régionale qui leur a été directement adressée par voie postale ou mail. Nous nous sommes attachés à tisser des liens avec elles et eux, et ce à tous les niveaux de l’organisation. Un numéro spécial du magazine CFDT leur a été aussi consacré au mois de décembre dernier et nous avons aussi relayé les initiatives des autres organisations, comme par exemple les kiosques de la fédération des services, les webinaires de la CFDT cadres. Cependant, je pense que rien ne vaut le contact direct et en la période, le téléphone reste un bon moyen pour prendre de leurs nouvelles et les informer. En Auvergne, les militant.es de l’interpro en lien avec les syndicats se sont organisés pour contacter par téléphone les adhérent.es, et franchement les retours sont positifs. Du coup, nous avons décidé d’amplifier cette action et c’est toute la CFDT Auvergne-Rhône-Alpes qui s’engage pour mutualiser les ressources militantes et assurer un contact direct avec chaque adhérent.e.

 « Ce n’est pas parce qu’on est salarié.e d’une petite entreprise qu’on a de petits droits », est un slogan toujours actuel ; Alors mettons-le en œuvre, c’est notre responsabilité collective ! Retissons le lien avec nos adhérent.es et mobilisons-nous pour faire de ces élections professionnelles au sein des TPE un rendez-vous entre les salarié.es et la CFDT. Si chaque adhérent.e de l’Union régionale convainc un.e salarié.e de TPE de voter CFDT c’est 70 000 voix assurées. Alors Chiche ?